Les chercheurs entre primes et déprime
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Gisèle Sapiro et Georges Debregeas
Réduits malgré eux à n’être plus que des chasseurs de primes et de financements, les chercheurs ont manifesté vendredi 17 octobre pour alerter l’opinion sur la précarisation des labos et des universités. En dix ans, le financement de la recherche publique a radicalement changé : alors qu’auparavant, l’État versait des crédits de base récurrents aux organismes de recherche, les fonds sont aujourd’hui majoritairement alloués sur appels à projets. Tous deux au CNRS, la sociologue Gisèle Sapiro et le physicien Georges Debregeas nous parlent des effets délétères de cette mutation, qui ne vise pas tant à faire des économies budgétaires qu’à insuffler aux chercheurs français, parfois un peu trop enclins au travail collectif, l’esprit de concurrence si cher à l’Union européenne.