Émission conçue et animée par Jeanne GUIEN

Quel est l'impact des ultra-riches sur la crise climatique, et sur sa gestion à l'échelle internationale ? Faut-il uniquement mettre en cause leurs modes de vie spectaculaires (jets privés, yachts, voyages...) ?

Le politologue Edouard Morena nous incite à regarder au-delà des pratiques de consommation, en enquêtant sur les investissements et le lobbying "verts" des ultra-riches. Dans Fin du monde et petis fours. Les ultra-riches face à la crise climatique, il montre que leur impact climatique dépend en grande partie de leurs activités financières et politiques, qui sont liées. Les détenteurs de capitaux et de patrimoine dépensent en effet beaucoup d'énergie à soutenir la cause des industries dans lesquelles ils investissent, en les présentant comme des solutions aux problèmes écologiques, des outils de la "transition bas carbone".

La crise climatique est perçue comme une menace pour l'humanité, mais aussi comme une opportunité pour leur classe sociale, élite appelée à "agir" pour "changer les choses" le plus vite possible. En même temps que des terres sont rachetées et privatisées au nom de la séquestration du carbone, de la conservation ou de la préservation de la biodiversité, des think-tanks, des ONG, des fondations sont créées pour présenter ces stratégies marchandes comme la seule option possible face à l'imminence de la catastrophe. Une fabrique du consensus qui permet à cette classe sociale de se placer à l'avant-garde des luttes et de tirer profit des crises à venir...

Jeanne GUIEN