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Ayn Rand, femme capital

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Qu’est ce qui suscite l’adhésion au capitalisme ? Ce ne sont pas les lois pseudo-scientifiques sur l’homo oeconomicus ou les équations sur l’auto-régulation des marchés, c’est un grand récit, un imaginaire peuplé de génies de l’innovation et de premiers de cordée héroïques. C’est sur ce plan, plus sensoriel que rationnel, que se situe la « contribution » immense d’Ayn Rand, égérie des libertariens et écrivaine préférée de Donald Trump. L’auteure de la Source vive (1943) et de la Grève (1957), considérés comme les livres les plus influents de la culture américaine ( juste après la Bible), fournit en effet à un système inégalitaire et brutal une mythologie galvanisante et une éthique décomplexante, dont l’écrivain et traducteur Stéphane Legrand rend compte avec finesse et humour dans sa biographie, Ayn Rand, Femme capital (Editions Nova, 2017). Transformer l’égoïsme individuel en vertu morale, l’ordre établi en vision subversive, le statu quo misérable en utopie audacieuse, voilà la prouesse fascinante de sa fiction, « ultime drogue de passage vers une vie de droite ».
Laura RAIM
10 réponses à “Ayn Rand, femme capital”
bonjour,
Merci pour cet entretien,
du coup je viens d’aller sur wikipedia pour en savoir plus.
Et je lis ceci : (https://fr.wikipedia.org/wiki/Ayn_Rand#Derni%C3%A8res_ann%C3%A9es)
« Malade, elle recourt à l’aide sociale pour couvrir ses dépenses de santé, sous le faux-nom d’Ann O’Connor, contredisant quelque peu ses principes ».
Encore une « pure et dure » qui ne va pas jusqu’au bout de son « Système » pourtant parfait.
EmmanuelMoi je dis ce qu’est bien avec la fabrique du consentement c’est que comme on a pas d’opposants on a pas besoin de goulag. En plus si on met deux millions de personnes en prison comme aux USA c’est déjà deux millions de personnes qui se syndiquent pas et qui peuvent pas foutre le bordel en prenant les honnêtes gens en otages dans les grèves.
Entretien passionnant.
Déprimant, mais passionnant.
Très éclairant. J’ai vu le film « La Source Vive », j’ai également lu « La Grève » (c’était un défi !), et je trouve très pertinente la description par Stéphane Legrand du mécanisme sournois qui est à l’oeuvre : ce passage en sous-main d’une idéologie en faisant appel à des affects très profonds (personnages victimes, superhéros, intransigeants, sans compromis). Ca m’a fait penser que les martyres chrétiens (notamment) ont dû être perçus de manière similaire et contribuer au succès du christianisme.
merci pour l’émission, j’avais découvert Ayn Rand dans la bd « l’ère de l’égoïsme » de Darryl Cunningham (2014). Je recommande cette bd
Superbe émission. Les trois émissions de Là-bas si j’y suis de décembre 2013 avaient déjà bien éclairé au sujet d’Ayn Rand :
https://la-bas.org/spip.php?page=recherche&recherche=Ayn+Rand+
Merci à tous.Bonjour
Pas d’émission ce week-end ?
Merci.
Émission très intéressante, bien conduite par Laura Raim, avec un invité pétillant d’intelligence, d’humour … et d’autodérision.
Écouter Stéphane Legrand est un plaisir car il est clair, rigoureux et attentifs aux questions.@ Yanne (« … politiser la politique, ce n’est pas noble ») : J’ai toujours regretté l’absence de psychologie dans les commentaires politiques. Je ne parle pas du regard qu’on peut porter sur tel ou tel personnage (politicien ou politologue), mais de la méconnaissance de la nature humaine chez de nombreux théoriciens qui proposent des systèmes politiques, qu’ils soient de gauche ou de droite (à vrai dire surtout chez les gauchistes …) dont l’aveuglement est souvent ahurissant. Toute société est composé d’individus et aucun système ne peut fonctionner s’il nie les pulsions essentielles (principalement égoïstes) de chacun de ces individus. En ce sens, on peut dire qu’Ayn Rand aborde de vrais sujets, généralement tabous (notamment dans notre bonne Europe de l’Ouest cultivée et humaniste), et pose des bonnes questions, même si on peut trouver horribles ses conclusions.
Erratum : J’ai commis un lapsus dans mon message précédent en citant Yanne. Il faut lire « psychologiser la politique » et non pas « politiser la politique ».
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