Castoriadis, une vie

avec François DOSSE
publiée le
animée par Judith BERNARD

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Disparu en 1997, Castoriadis manque cruellement à notre temps : il eût fallu un philosophe de son envergure pour percevoir, dans le chaos qui nous tient lieu d’époque, les chemins d’une émancipation possible. Economiste, philosophe, psychanalyste, militant politique, il nous a laissé une oeuvre considérable, fondée sur une exigence intellectuelle et politique intraitable qui ne concevait la révolution que comme conquête d’une autonomie véritable. Tôt averti des dérives totalitaires dans lesquelles le « communisme » stalinien s’était dévoyé, il a consacré une part essentielle de sa réflexion à penser les institutions d’une société authentiquement démocratique, et à réveiller ses contemporains du grand sommeil politique où ils s’étaient abandonnés.

Parce que ce « réveil » est une des tâches auxquelles Hors-Série se propose de contribuer, je voulais depuis longtemps consacrer un Dans le texte à la pensée de Castoriadis ; la parution de l’exceptionnelle biographie que François Dosse lui a consacrée en était l’occasion inespérée. Dosse est historien, spécialisé dans l’histoire intellectuelle, et particulièrement bien documenté pour restituer le chemin de pensée de Castoriadis, depuis la jeunesse grecque résistante dans les années 40, en passant par la fondation à Paris de la mythique revue Socialisme ou Barbarie qui irrigua souterrainement Mai 68, puis la publication d’oeuvres décisives comme L’institution imaginaire de la société (1975), jusqu’aux années 90 où, devenu professeur à l’EHESS, il bénéficiait du paradoxal rayonnement d’un intellectuel hors-normes, à la fois international et relativement marginal…

Marginal ? Peut-être plus pour longtemps : si l’on en croit François Dosse, ce « Titan de l’esprit » qu’était Castoriadis est « très certainement appelé, en ces temps de grandes turbulences des souverainetés établies, à devenir l’un des penseurs-clés du XXIème siècle » : on ne saurait trop l’espérer, ni tarder à tout mettre en oeuvre pour y contribuer. On aura compris que cet entretien autour de Castoriadis, une vie s’y essaie, avec la passion qu’une telle figure ne peut qu’inspirer.

Judith BERNARD

Durée 83 min.
  • Commentaires

4 réponses à “Castoriadis, une vie”

  1. Abracadabra

    Merci !

  2. Totorugo

    @Morvandiaux, et son évocation d’un « personnage infatué et déplaisant (mais ce n’est que mon avis) ».
    +1
    La manière de s’exprimer de Dosse est vraiment rebutante. Infatué, déplaisant. Oui : cuistre, quoi…

  3. Papriko

    Je ne suis arrivé, pour le moment, qu’à la trentième minute de l’émission et je crois que j’aurai du mal à aller plus loin.
    Une fois de plus, en la personne de François Dosse, nous avons affaire à un bonimenteur qui fait son numéro.
    Je me pose une question : peut-on éviter cela?
    N’y a-t-il pas, dans l’équipe de Hors-Série, un syndrome « petit média » ? Les animatrices des émissions ne se sentent-elles pas tenues d’être aimables et modestes envers les invités parce qu’elles ont le sentiment, plus ou moins conscient, que l’invité leur fait une faveur en acceptant de participer à leur émission ?
    La situation n’est pas du tout la même dans les médias plus puissants. On sait que beaucoup d’écrivains, d’essayistes, d’artistes sont prêts à se prostituer pour passer cher Ruquier, par exemple. Cela met les chroniqueurs en position de force, lesquels peuvent dégommer l’invité s’ils pensent qu’ils doivent le faire (lui faire payer son entrée, si on peut dire, puisque, à ma connaissance, il ne paie pas en argent) sans crainte de rester sans ressources.
    Daniel Schneidermann, dans sa boutique – @rret sur images – relativement modeste, arrive à maintenir un certain équilibre dans le rapport de forces, même s’il sait qu’il doit être prudent et faire des efforts pour ne pas recadrer ses invités aussi souvent qu’il le voudrait.
    Dans Hors-Série, on assiste régulièrement à des numéros de cirque des invités, qui se conduisent souvent comme des goujats et s’engagent dans des monologues interminables sans répondre aux questions posées. Et je ne parle pas des frétillements grotesques de certain vieillard devant la mignonne qui l’interroge.
    Récemment, on a entendu dans une émission présentée par Laura Raim la phrase : « On se tutoie, c’est la règle ici ». J’ai failli m’étrangler. Qui impose cette règle? Qui est l’obligé de qui? Je vous laisse imaginer quelle aurait été la réaction de Daniel Schneidermann si quelqu’un avait essayé de lui imposer le tutoiement contre son gré. On aurait pulvérisé, détruit, éclaté, écartelé, éviscéré le malheureux imprudent.
    Mais, je le répète : l’équipe de Hors-Série a-t-elle les moyens d’éviter que l’invité ne prenne le pouvoir (que ce soit pas l’intimidation, la séduction ou les deux) et nous traite avec ce mépris?
    J’aimerais savoir si d’autres abonnés partagent mon sentiment.

  4. Papriko

    @Alexandra : Merci pour votre réponse.
    Je vous trouve bien sévère avec Daniel Schneidermann. « Acharnement hystérique »? Vous n’exagérez pas un chouia? :o)
    Daniel a beaucoup évolué depuis ses débuts et vous avez peut-être abandonné le navire et son capitaine au mauvais moment. Vous avez probablement loupé les très beaux, très chaleureux entretiens qu’il a réalisés récemment avec Denis Robert, Pierre Joxe et le dessinateur Luz notamment, qui lui ont valu des commentaires très élogieux des abonnés. Il est aujourd’hui un des meilleurs interviewers du P.A.F., particulièrement brillant dans le tête-à-tête.
    @Pompastel : vous me faites prendre conscience que nous n’encourageons pas suffisamment Judith et son équipe et je me joins à vous pour dire à quel point je suis heureux que ce site existe. Peut-être suis-je trop exigeant. Nous devons être patients et savoir attendre que les jeunes recrues acquièrent du métier et de l’assurance. Je fais observer que mes critiques visent moins l’équipe que les invités, que j’aimerais voir collaborer davantage avec leur hôte. L’émission qui a suivi celle-ci (entretien Maja Neskovic – Olivier Rey) me parait un bon exemple de ce que souhaite.

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