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Le marxisme noir de C.L.R. James

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La crise économique de 2008 a entraîné les ravages sociaux et les glissements politiques que l’on connaît. Sur le plan idéologique, elle a sérieusement porté atteinte aux dogmes néolibéraux et elle a offert une nouvelle jeunesse à la pensée de Karl Marx. Mais pour que le marxisme, fondé au XIXème siècle, reste opérant au XXIème siècle, encore faut-il faire l’effort de réactualiser les thèses de son géniteur. C’est l’entreprise théorique à laquelle se livre Matthieu Renault, philosophe et enseignant à Paris VIII. Pour ce faire, il entend féconder le marxisme par des pensées, et des penseurs, non européens. Après un ouvrage consacré à Frantz Fanon en 2011, Matthieu Renault a exhumé en 2016, dans un nouveau livre, la vie et l’œuvre du révolutionnaire caribéen C.L.R. James.
Né en 1901 à Trinidad et décédé en 1989 à Londres, James a traversé de bout en bout le siècle des extrêmes. Témoin privilégié des luttes anticoloniales et de la colère des ouvriers britanniques, il chercha inlassablement à « brancher » ces deux causes. A ses yeux, l’émancipation des Noirs conditionne celle des ouvriers, et réciproquement. De James, le public français ne connaît – au mieux – qu’un ouvrage : Les Jacobins noirs, consacré à la révolution haïtienne de 1804. Il est pourtant l’auteur d’une œuvre foisonnante, qui explore des continents aussi éloignés que l’histoire caribéenne, la philosophie hégélienne, la littérature de Shakespeare, le cricket, le cinéma de Chaplin, la décolonisation du Ghana, Moby Dick et la démocratie athénienne. Derrière cette façade éclatée, c’est pourtant une même interrogation qui ne cesse de revenir sous la plume de James : sous quelles conditions les masses opprimées peuvent-elles s’auto-émanciper ?
En redonnant vie à la pensée de James, Matthieu Renault nous aide à affronter des questions éminemment actuelles : Pourquoi la gauche radicale a-t-elle tant de peine à intégrer les revendications des minorités non blanches ? A quelles conditions la pensée marxiste, fondée par et pour la civilisation occidentale, peut-elle s’avérer pertinente pour les luttes des peuples colonisés ? Une révolte peut-elle se passer d’un leader ?
Bon visionnage !
Manuel CERVERA-MARZAL
3 réponses à “Le marxisme noir de C.L.R. James”
Heure du décès: 22 minute 50 sec. Un peu too much votre émission ce soir… A samedi prochain…régis.
Dans une autre manière d’aborder la colonisation il y a le roman après la lecture du reve celte de mario varga
Dans une autre manière d’aborder la colonisation il y a le roman. Après la lecture de Mario Vargas Llosa « Le rêve du Celte » je ne fus plus le même,jamais.Pas un jour ou je me dis que mon niveau vie c’est fait au dépend et sur le dos des pays colonisés (fin de culpabilisation).
Donc, dans ce roman si boulversifiant pour moi suinte l’humanité ou la non humanité c’est selon! mais aussi l’incarnation (imaginaire certes) de la monstruosité. Chez moi ça marche du feu de Dieu le procédé, je vois la chose autrement maintenant.
Alors que un entretien filmé de Matthieu par Manuel c’est surement plein de bonnes intentions, d’érudition, de développements brillants mais chez moi ça fait un peu pschitt! un peu vache j’ose dire, intellectuel de gauche qui s’évapore dans des concepts évanescents qui vont se perdent dans les labyrinthes de l’oubli . Je vous aime pourtant bien, je me suis accroché, les idées développées sont intéressantes sérieuses je n’en doute pas mais à qui s’adresse cet échange? à une micro élite égocentro-parisianiste bobo verbeu. Quand je patine (ou que je décroche) je reviens à mes repères et une petite voie soufflé par Boileau me dit « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ». Je sais c’est nul mais je suis un peu vénère d’avoir ramé…
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