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Les excès du capital

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Entretien en anglais sous-titré.
Traduction et sous-titrage : Ernest Moret.
En quoi les questions de géographie et d’urbanisation sont-elles déterminantes pour la compréhension de la dynamique du capitalisme ? Qu’est-ce que le matérialisme historico-géographique ? Quelle « condition » historique s’est formée avec la fin du fordisme et de l’État social d’après-guerre ? Comment périodiser le néo-libéralisme et comment écrire son histoire ? Quelle analyse du retour de la question impérialiste au début des années 2000 ? Comment lire Le Capital aujourd’hui ? Voilà quelques-unes des questions qu’a explorées l’œuvre aujourd’hui considérable du géographe marxiste britannique David Harvey.
David Harvey est un des principaux représentants du marxisme anglophone depuis maintenant une quarantaine d’années. Au moment où, à partir du début des années 1980, de vastes secteurs du champ intellectuel commençaient à déposer les armes de la critique marxiste, David Harvey faisait paraître une première œuvre marxiste majeure, Limits to Capital (1982, aujourd’hui disponible en traduction française). Dans les années qui suivirent, Harvey allait développer un ensemble d’analyses et de concepts permettant de saisir la singularité et la violence de la nouvelle phase d’« accumulation par dépossession » et de « restauration du pouvoir de classe », nouvelle phase à laquelle bien d’autres avaient désormais jugé inutile de s’intéresser.
Le travail du géographe marxiste, par son ampleur et ses innovations conceptuelles, contribua à assurer la persistance d’une pensée critique radicale en temps hostiles de triomphalisme du « marché », au son de « la fin du travail », « de la fin de l’histoire », « des idéologies », « du travail » même. Plusieurs cataclysmes financiers, effondrements sociaux et carnages impérialistes ne tardèrent pas à mettre un terme à cette idylle. D’où la résurgence d’un intérêt pour le marxisme et une connaissance du Capital dans laquelle Harvey a récemment accompagné toute une nouvelle génération de lectrices, de lecteurs et de militant.es anglophones.
L’entretien pour Hors-série, réalisé lors du passage de David Harvey à Paris au mois d’avril, est l’occasion de revenir sur les grandes étapes de cette œuvre, et quelques-unes des questions anciennes et nouvelles qu’elle a contribué à renouveler et défricher.
Thierry LABICA
5 réponses à “Les excès du capital”
Merci beaucoup pour cet entretien. Je ne connaissais pas du tout ce géographe, et j’ai l’impression qu’on peut trouver beaucoup de choses très intéressantes dans son œuvre pour comprendre ce qui nous arrive. Peut-être aurait-il été judicieux de lui laisser davantage la parole – sans vouloir dénigrer Thierry Labica, qui a dit aussi des choses intéressantes.
Voici une lecture du monde assez nouvelle pour moi qui met sous un éclairage édifiant l’impasse dans laquelle nous nous faisons submerger. Anthropocène ? Capitalocène ? obscène tout simplement tout est dit.
Ce brillant historien était l’invité de l’institut La Boétie (voir you tube) on peut l’écouter un peu plus longuement. Il est terrible que , pour lui , l’augmentation des masses soit une solution avant d’envisager le partage. Si cela arrive et c’est ce qui est recherché actuellement par les possédants, le système risque de perdurer un peu plus longtemps . Vive la décroissance des biens pour commencer!
Merci pour cette séquence qui révèle l’absurdité absolue de la « rétention » des masses monétaires partout, telle une épidémie, des sommes astronomiques qui ne sont pas investies pour tous, mettant en lumière cette obsession de l’écureuil grimpeur faisant ses provisions d’hiver, mais qui, contrairement aux préoccupations de ce petit rongeur, ce sont des sommes qui sont accumulées sans que le facteur temps ne soit à l’horizon..!! le temps n’existe pas pour ses accumulateurs, il ne subsiste qu’un infini sans but réel, simplement la satisfaction, la jouissance de bercer, de couver un fétiche , tel qu’un bébé peut le faire, ceci pour se rassurer d’être aussi impuissant pour imaginer à court ou à moyen terme même, des projets qui sauveraient peut être notre planète d’une faillite programmée pour sa perpétuation. C’est la forteresse anale indépassable. Derrière ce fantasme d’accumulation sans fin se cache paradoxalement une angoisse de mort : se retrouver « nu » avec un corps et une conscience seulement, comme tout un chacun, avec le lot de la finitude humaine !!!.. Merci à D. Harvey et T. Labica d’avoir mentionné LFI, petit radeau de bon sens dans l’océan de la régression et de la démence planétaire.!!
Suite de mon commentaire : « Je crois à la vertu du petit nombre, le monde sera sauvé par quelques-uns. » André Gide.. !! Si Marx nous entend !!!
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