Dans le ventre de l'architecte
Aux Ressources
Nicola Delon
Laura Raim
Estimée au moment du concours à 118 millions d'euros, la Philarmonie de Paris aura coûté 386 millions. Parler d’architecture, surtout publique, c’est souvent parler gros sous. Il était donc temps qu’Aux Ressources se penche sur cette branche de l’art, qui se situe d’emblée au croisement de la création et de l’économie.
Le jeune architecte aveyronnais Nicola Delon, cofondateur du collectif Encore Heureux, était le candidat idéal pour aborder cet univers. Etoile montante de la profession, sollicité pour des projets de plus en plus conséquents, notamment la conception de l’énorme site du Bourget qui accueillera en décembre la COP21, le disciple de Patrick Bouchain n’ a pas pour autant perdu son esprit critique et politique.
Parce que l’architecture aujourd’hui ce n’est pas seulement les concours prestigieux, les maquettes en 3D et les nouvelles normes HQE (Haute Qualité Environnementale). Le quotidien de l’architecte qui invente le quotidien, c’est aussi des questions auxquelles on pense moins : pourquoi l’architecte se trouve-t-il dépossédé dans les partenariats publics-privés ? Comment on construit quand on n’a plus de sable et donc plus de béton ? On peut donc gagner un giga concours public en décembre et se trouver éjecté en juillet ? Pourquoi le coût des grands projets publics explose systématiquement par rapport à l’estimation initiale ?. En bref, quelques pistes pour user plus de «matière grise» pour consommer moins de «matières premières».