La politique du rire
Aux Ressources
Océanerosemarie
Laura Raim
Elle dénonce le détournement du concept de laïcité comme cache-sexe de l’islamophobie. Critique le mépris des féministes abolitionnistes pour la parole des prostituées. Se moque de ceux qui versent une larme devant les zoos humains de l’installation Exhibit B mais sont scandalisés devant les Noirs qui manifestent aux portes de l’exposition. Océanerosemarie n’est pourtant membre ni des Indigènes de la République, ni du Syndicat du travail sexuel, mais comédienne. Elle est à l’affiche de son deuxième one woman show « Chatons violents ». Et c’est devant un public majoritairement blanc et bourgeois du théâtre de la Gaité à Paris qu’elle balance avec le sourire ses scuds sur le racisme qui s’ignore des soi-disant antiracistes et sur l’entre-soi des « bons blancs bobos » qui ne voient que le « repli communautaire » des autres. C’est sa manière à elle de militer. Une comédienne politisée qui prend des positions aussi clivantes, au delà du Sarkozy bashing de règle dans le milieu, c’est assez rare pour être remarqué. J’ai eu envie de l’interroger sur son modèle économique ( Aux ressources oblige), sa manière d’écrire ses spectacles et surtout sur son secret pour sortir les idées radicales du ghetto où elles restent trop souvent enfermées.
PS A toutes fins utiles, voici la définition que donne Wikipedia de l’intersectionnalité : « L'intersectionnalité étudie les formes de domination et de discrimination non pas séparément, mais dans les liens qui se nouent entre elles, en partant du principe que le racisme, le sexisme, l'homophobie ou encore les rapports de domination entre catégories sociales ne peuvent pas être entièrement expliqués s'ils sont étudiés séparément les uns des autres. »