Nuits blanches
Aux Ressources
Eric Labbé
Laura Raim
On en a eu la confirmation tragique le 13 novembre dernier : la nuit n’est pas seulement une plage horaire où la plupart d’entre nous dormons. La nuit est également une culture et un mode de vie, et c’est aussi cela qui a été pris pour cible à Paris, lorsque des restaurants, des bars et une salle de concert ont été visés.
DJ, organisateur de soirées, chargé de com' du Yoyo et du Zigzag à Paris, activiste de la nuit, Eric Labbé fait partie de ce monde là et il nous en parle remarquablement bien. Auteur en 2009 de la pétition « Quand la nuit meurt en silence », qui avait recueilli plus de 16 000 signatures, ce militant chevronné passé notamment par l’association de lutte contre le Sida Act Up, oeuvre depuis des années à faire reconnaître l’importance économique et touristique de la nuit. Il nous raconte le modèle économique des clubs parisiens, les corrélations entre les drogues en circulation et les modes musicales, les tensions entre "riverains" et "usagers de la nuit" et l’élection du premier « maire de la nuit » de la capitale. Mais il essaie aussi de dessiner les contours d'une politique de la nuit pour que cet espace-temps ne soit pas d'abord le royaume du bling bling et des banlieusards recalés à l'entrée des discothèques mais plutôt un moment où certaines barrières s'évanouissent et où on puisse discuter du grand soir jusqu'au petit matin.