Qui veut la peau du naturalisme ?
Dans Le Film
Marcos Uzal
Murielle Joudet
Dans son texte publié dans le dernier numéro 89 de la revue Trafic, Marcos Uzal trace une ligne de partage entre deux tendances du cinéma français. L'un, cinéma de la pulsion, du spectaculaire, du conflit – naturaliste pour résumer. L'autre : un cinéma du silence, de la pudeur, de l'invisible, et dont on peine à trouver des films qui fassent autant de succès que les premiers. Ce sera l'occasion pour nous de faire une place à ce cinéma alternatif, un peu plus confidentiel, un peu moins évident et qui s'érige clairement contre cette esthétique naturaliste qui envahit jusqu'à nos postes de télévision. C'est, enfin, à une subtile polémique que nous invite le texte de Uzal, qui va au-delà de considérations purement cinématographiques pour embrasser l'esthétique, la politique, puisque comme le résume si bien notre invité qui reprend là les mots de Philippe Garrel, c'est au final une lutte entre un « peuple qui dort » et un « peuple qui fait l'Histoire » qui se joue ici.