The Color Line
Diagonale Sonore
Diane Turquety
Raphaëlle Tchamitchian
"Le problème du XXe siècle est le problème de la ligne de partage des couleurs", prédisait l'intellectuel africain américain W. E. B. Du Bois en 1903 dans le livre fondateur Les âmes du peuple noir (trad. Magali Bessone, La Découverte, 2007). "Ligne de partage des couleurs" ou "ligne de la couleur", l'expression "The Color Line", qui désigne la frontière invisible qui sépare les Noirs des Blancs aux Etats-Unis, donne son titre à l'exposition qui vient d'ouvrir au Musée du Quai Branly, à Paris, "The Color Line : les artistes africains-américains et la ségrégation".
Alors que les noms de Toni Morrisson, Spike Lee ou Beyoncé sont connus, les artistes visuels noirs américains sont curieusement restés invisibles au public français, alors même qu'ils ont souvent séjourné ici. Organisée de manière chronologique depuis l'Emancipation jusqu'à aujourd'hui en suivant les grandes étapes de l'Histoire (Reconstruction, Guerres mondiales, Mouvement des droits civiques...), l'exposition présente un choix d'œuvres de peinture, sculpture, photgraphie, installations, graphisme, etc., dont le dénominateur commun est la couleur de l'artiste. La plupart traite directement ou indirectement de la situation des Noirs en Amérique — l'occasion d'interroger la mise en dialogue de propositions esthétiques plastiques avec la question socio-politique, en compagnie de Diane Turquety, historienne de l'art et assistante du commissaire Daniel Soutif sur toute la préparation de cette exposition.
The Color Line : les artistes africains-américains et la ségrégation, du 4 octobre 2016 au 15 janvier 2017 au Musée du Quai Branly, Paris.