commentaire(s) publié(s) par Vincent DONNE
3 commentaires postés
01/04/2017 - Dans Le Film - Spring Breakers
Abonné à Hors série depuis un peu plus de 6 mois maintenant, je suis sans cesse émerveillé de la qualité des interviews et plus encore de la capacité du site à comprendre le monde dans lequel nous (moi en tout cas) vivons, à en capter les enjeux et à en rendre compte des paradoxes.
Mais s'il y a bien quelque chose que je n'attendais pas, c'est d'y trouver une critique de Spring Breakers, tant le film a été mal compris à l'époque, à l'exception d'une presse dont vous n'épousez pas les lignes éditoriales et politiques.
Et bien je n'étais pas au bout de mes surprises et vous félicite d'évoquer ce qui est pour moi l'un des film les plus importants des dernières années. Cela prouve votre ouverture d'esprit.
Personnellement, je partage quasiment en tout point vos analyses respectives. J'aurais juste voulu ajouter une chose, c'est que si Korine montre clairement la vacuité de cet absolu hédoniste qui s'incarne dans l'entertainement à tout crain, il y confesse aussi une fascination pour la pop culture, qui l'étonne probablement lui même. Au delà, de Britney, il y a en effet le choix du rappeur Gucci Mane pour jouer le rival de Franco. Celui ci n'est pas innocent, car Korine confesse une véritable admiration pour ce rappeur(et le rap en général, contrairement à ce que l'on pourrait croire avec le film) qui est probablement l'un des plus influent de la scène hip hop aux USA des dernières années. Celui ci combine un personnage de dealer de drogue très"street" avec une alter égo clownesque et fantasque. En ce sens, il évoque parfaitement l'attirance-répulsion de Korine pour la pop culture (dont il tire ses revenus, il faut le rappeler).
La présence d'un gucci mane en parallèle du personnage d'Alien (vaguement inspiré de Riff Raff, rappeur FLoridien) en un ce sens une bonne incarnation de ce paradoxe...
posté le 02/04/2017 à 22h22
14/01/2017 - Aux Sources - Alterdémondialisation
Un grand merci pour la découverte de la pensée d'Aurélien Bernier que je n'avais jusqu'alors qu'effleurée. Merci à Maya et aussi merci à Hors Série d'assumer cette position pas toujours facile d'incarner une position "de gauche critique" en invitant des individus parfois iconoclastes qui, s'il se réclament eux aussi de ce courant, ne sont pas sans faire grincer des dents tant ils repensent les lignes de fracture traditionnelles gauche / droite et s'attaquent à certains tabous. La réponse particulièrement sensée et mesurée de Bernier le prouve.
Sa pensée, expliquée avec une clarté rare et qui doit être soulignée, est intéressante en ce qu'elle reprend de façon objective les limites des courants qui la compose. Et permet d'allier à un radicalisme assumé un pragmatisme qui consiste à avouer l'impossibilité de réformer les institutions internationales de l'intérieur. Le recours au territoire nationale n'est dès lors que conjoncturel et destiné à renforcer la souveraineté politique.
En revanche, une petite déception de voir que l'entretien se résume presque à un (brillant) monologue, tant Maya reste en retrait et semble ne pas vraiment assumer ses rares contradictions ou doutes, qui sont pour certains très légitimes. Il ne faut pas hésiter! Le débat ne s'en trouveras que plus éclairé!
posté le 14/01/2017 à 17h41
15/04/2017 - Aux Sources - La Guerre des Gauches
Il est toujours intéressant de voir que sa vision systémique du paysage intellectuel finit recouper celle des gens que l'on respecte. Félicitations à Hors Série et à Maya de s'être tournés vers le Comptoir et Kevin Boucaud Victoire, penseur encore largement méconnu. Et un invité de 28 ans, sans jouer la carte du jeunisme, cela donne aussi du baume au cœur pour le présent et les années à venir. Une conjoncture que Kevin incarne d'ailleurs tout particulièrement.
Seul limite de l'interview, la première partie est quasiment un décalque de la thèse Michéiste sur les relations entre gauche et mouvement ouvrier au cours de l'histoire. Et si certains dans ce forum n'ont pas l'air de l'apprécier, nous sommes surement beaucoup à l'avoir lu. Dommage que la seconde partie sur les familles de la gauche contemporaine et les propositions de clivages structurant de la politique contemporaine ne dure pas plus longtemps. Cela me poussera à acheter son livre.
Les interviews d'Hors série sont parfois si complet qu'on a l'impression que l'on peut presque s'en passer...
posté le 19/04/2017 à 21h56