commentaire(s) publié(s) par AJV
4 commentaires postés
16/04/2022 - Dans le Texte - Comment s'occuper un dimanche d'élection
D’accord c’est intéressant de discuter dans l’abstrait du cas général (« élections pièges à cons » etc.), mais attention : le sujet principal doit rester le concret de l’élection en cours, posée comme très dangereuse en présence du fascisateur et de la fasciste !
Quoi qu’il arrive le 24 avril prochain, François Bégaudeau ne court aucun danger, d’être expulsé par exemple. Ça lui donnait bien le droit de croquer dans une « pêche » (ahah) au lieu de voter au premier tour ? C’est une question. Je plaisante.
C’est en effet l’ordre bourgeois de la Troisième République qui a sacralisé l’élection au suffrage universel (masculin) instauré en 1848 après la répression de la Commune de 1871 « pour mieux conjurer la capacité d’agir du peuple », en lui donnant « un semblant d’expression » comme l’expose FB à la 25e minute de l’émission.
Mais en 1848 l’élection n’était pas pensée ainsi (cf. par exemple *Le procès de la liberté* de Michèle Riot-Sarcey page 39 : « D’un point de vue révolutionnaire [pour les insurgés de 1848], l’élection au suffrage dit universel, essentiel certes, n’est qu’un complément aux autres formes d’expression de la souveraineté »).
Le premier tour est passé. Pour moi le résultat est bon à prendre malgré la défaite. Encore un effort et la fasciste ne passera pas, je suppose que François Bégaudeau préfère ça.
Merci à Louisa Yousfi.
posté le 19/04/2022 à 22h02
05/10/2019 - Aux Sources - Le nucléaire, c'est fini
Merci Abracadabra ! Merci Andredge ! Vous avez raison : Jancovici « plusieurs fois cité comme argument d'autorité ci-dessous dans les commentaires » …… « *ne fait pas l'unanimité* » (j’apprécie la litote).
Mon commentaire était insuffisant sur ce point : « Comme Nexus4 je conseille par exemple la récente mise en ligne sur YT des 15 heures de cours de Jean Marc Jancovici à l'école des Mines consacrées à l'énergie en France et au changement climatique. "C'est passionnant, c'est sourcé, chiffré, brillant." ».
Donc : lisez Jancovici ! Il ne s’agit pas de se faire irradier ni convertir au nucléaire par ce sulfureux personnage, mais de se renseigner sur le climat et l’énergie. Je crois avoir été clair sur mes opinions par ma référence au Chiapas ou en écrivant ceci : « J'étais et je reste fermement opposé au nucléaire tant civil que militaire ».
Jancovici est pronucléaire, tout le monde le sait (sauf Pujadas .. bien vu Andredge et Arrêt sur images). A ce titre, d’accord, "il ne fait pas l'unanimité" ... mais ça ne l’empêche pas d’être respecté par les écologistes les plus radicaux et reconnu pour le travail de compilation des données internationales sur le climat et l’énergie qu’il mène depuis plus de 20 ans. Par exemple l’insoupçonnable Vincent Cheynet, fondateur du mensuel La Décroissance, indique que « son site Internet manicore.com est une référence, voire une mine pour certaines données énergétiques » (La Décroissance n°62, septembre 2009). Il l’épingle sévèrement comme "écotartufe", mais c’est pour sa conception simplette du capitalisme, ou sa défense de l’ « argent décomplexé » et du nucléaire. Car il lui reconnaît par ailleurs bien des qualités : « Il est doté d'un esprit de synthèse et de capacités hors du commun. Remise en cause radicale de l'habitat pavillonnaire, du PIB ou de notre consommation énergétique... par certains côtés, ce polytechnicien est très proche des thèses de la décroissance ».
Je pourrais multiplier les exemples, mais puisque je préconisais la lecture des ouvrages de l’anarchiste José Ardillo qui, lui, fait l’unanimité comme adversaire de l’atome, je citerai juste une note tirée du dernier chapitre de son livre *Les illusions renouvelables* : « Pour la rédaction de ce paragraphe, nous nous sommes surtout servi de deux ouvrages bien connus en France du nucléariste Jean-Marc Jancovici, le premier *L’effet de serre. Allons-nous changer de climat ?* (Flammarion, 2004), écrit en collaboration avec Hervé Le Treut, et *L’Avenir climatique. Quel temps ferons-nous ?* (Le Seuil, 2002)… ».
====> Ces deux livres sont un peu anciens. J’en recommanderais un troisième : *Dormez tranquille jusqu’en 2100*( Odile Jacob, 2015).
@ Abracadabra et Andredge : je militais contre le nucléaire probablement avant votre naissance à tous les deux, comme ceux de cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=bILKPLPFdHU (je m’y réfère en toute modestie, n’ayant pas été un scientifique de renom). Mais j’ai le vice de beaucoup d’ingénieurs : au vu des réalités physiques et techniques l’atome civil me fait moins peur que d’autres risques industriels et surtout que la catastrophe bioclimatique actuelle. C’est donc pour des raisons d’abord et essentiellement *politiques* que je souhaite moi aussi la fin du nucléaire. Ces raisons sont parfaitement résumées par Ardillo notamment dans la préface de l’édition française du livre précité et au chapitre 4 intitulé « au-dessous du volcan » : en période de crise aigüe, seule la militarisation pourrait garantir le bon fonctionnement en sécurité d’un parc nucléaire, et ainsi « le système nucléaire forme l’un des noyaux de la trame technique d’une société totalitaire » (page 154).
Pourquoi ai-je donc réagi à cette émission, étant moi-même antinucléaire ? Parce que j’étais atterré d'avoir lu l'accroche stupéfiante de Manuel (à relire ci-dessus dans son intégralité), dont l’extrait suivant :
« Alors, de deux choses l’une. Soit on attend que la catastrophe [nucléaire] nous conduise à marche forcée, dans les cris et les pleurs, à changer de modèle. Soit on anticipe, on se prépare, on lutte dès maintenant afin d’opérer sereinement la transition vers une énergie sans nucléaire ni fossile ».
Mais non Manuel ! Hélas nous avons beau lutter (ou non) contre le nucléaire, nous ne transitionnons pas sereinement vers une énergie sans nucléaire ni fossile. Nous transitionnons vers un désastre tout électrique. Ce sujet a été très peu évoqué sur Hors-Série. Un peu par Guillaume Pitron à propos de son livre *La guerre des métaux rares - la face cachée de la transition énergétique*, interviewé il y a 18 mois par Manuel. La dernière phrase de Guillaume Pitron était très claire :
====> : « – […] nous ne réalisons pas, nous nous mettons un doigt dans l’œil lorsque nous parlons d’une transition verte durable. » https://www.hors-serie.net/Aux-Sources/2018-04-28/La-guerre-des-metaux-rares-id298
Avec ou sans nucléaire ni fossile je pense comme Jérôme Baschet que le capitalisme est en train de provoquer la disparition de l’espèce humaine. Même pas besoin d’évoquer ces fameux « métaux rares » qui fascinent les médias. Parlons de cuivre, d’aluminium et de béton : la soi-disant *transition énergétique*, tirée par les promoteurs de la « croissance verte » et du capitalisme techno-industriel convertis à l’eldorado de l’électricité éolienne et solaire (pour alimenter des centaines de millions de voitures électriques !), exige sur tous les continents la construction accélérée d’infrastructures aussi ravageuses que tout ce que nous avons déjà infligé à la nature en deux siècles.
====> : Jérôme Baschet invité par Manuel en avril 2017 (55e minute) : « Parce que les enjeux écologiques au niveau global sont devenus une réalité et le resteront y compris si le capitalisme disparaît avant qu’il ait provoqué la disparition de l’espèce humaine, ce qui n’est pas gagné – les scénarios pessimistes sont quand même largement et de très loin les plus probables... » https://www.hors-serie.net/Speciale/2017-03-11/L-experience-zapatiste-id220
Floreal Romero (Dans le Texte tout récemment), en réponse à la première question de Judith Bernard sur l’actualité de Murray Bookchin commence par ces mots (à 5’ 35’’) : « …nous sommes à un moment où l’humanité elle-même est menacée de disparition […] jamais on n’a été devant un défi aussi grand » https://www.hors-serie.net/Dans-le-Texte/2019-11-16/Dans-les-pas-de-Murray-Bookchin-id379
Historiquement [J.B. Fressoz] le vocable mensonger « transition énergétique » a été promu par les milieux d’affaire en Angleterre et aux Etats-Unis pour rassurer l’opinion inquiète des limites de la croissance et de la « crise énergétique » après les chocs pétroliers des années 1970. Il fallait rattraper le coup après le fameux discours catastrophiste de Jimmy Carter sur la « crise de confiance » des américains, prononcé devant 65 millions de téléspectateurs le 15 juillet 1979 : https://www.youtube.com/watch?v=kakFDUeoJKM
La fin de l’énergie nucléaire n’est prioritaire en aucune façon par rapport aux autres enjeux. Un citoyen de sensibilité écologiste conséquent, informé sur l’évolution du climat, ne luttera jamais pour l’illusoire « transition énergétique » imposée par le marché capitaliste de l’énergie, mais pour une *décroissance* énergétique immédiate et radicale, incluant la fin du nucléaire mais surtout la fin des énergies carbonées. Le nucléaire et le charbon sont deux saloperies c’est entendu, mais il y en a aujourd’hui une troisième : le « réseau électrique intelligent » concocté ici par la commission européenne (on rêve d’un réseau *smartgrid* totalement interconnecté à l’échelle du globe !).
Le « réseau intelligent », *smart grid* indispensable au développement des ENRi (Energies renouvelables intermittentes, autre nom de ladite trompeuse « transition énergétique ») est une parfaite métaphore de "la trame technique d’une société totalitaire".
====> On peut visualiser ici cette smart grid (c’est très bien fait sur le site de ceux qui s’occupent de ce réseau – l’ENTSOE, *European Network of Transmission System Operators for Electricity*, n’hésitez pas à zoomer-dézoomer à fond) ==> https://www.entsoe.eu/data/map/
Là il n’y a plus aucun contrôle démocratique envisageable. Mais qui s’en inquiète ? L’Amassada en France (Aveyron), Josefa Sánchez Contreras au Mexique (isthme de Tehuantepec), et quelques autres.
https://www.lavoiedujaguar.net/Maintenant-venir-occuper-l-Amassada
https://www.lavoiedujaguar.net/Energie-renouvelable-et-genocide-Electricite-de-France-dans-l-isthme-de
posté le 28/11/2019 à 01h33
05/10/2019 - Aux Sources - Le nucléaire, c'est fini
Je souscris entièrement au commentaire de Nexus4 : "C'est désespérant. Quelle folie de répandre une telle idéologie de sous le vernis de la "Spécialiste" auto proclamée sans la moindre contradiction."... Comme Nexus4 je conseille par exemple la récente mise en ligne sur YT des 15 heures de cours de Marc Jancovici à l'école de Mines consacrées à l'énergie en France et au changement climatique. "C'est passionnant, c'est sourcé, chiffré, brillant."
15 heures d'attention sur des sujets concrets et techniquement ardus : effort trop violent pour des "littéraires" ou des "reconvertis aux sciences molles" ??? Pourtant Manuel prévient dans son introduction ci-dessus "je ne me suis jamais senti autorisé à me prononcer sur un sujet aussi complexe que le nucléaire. J’ai sûrement tort. Sûrement ne devrait-on pas laisser aux ingénieurs le soin de décider s’il vaut mieux chauffer nos chaumières à l’atome, au pétrole ou au photovoltaïque. Les experts sont là pour nous informer et non pour décider. Ce rôle appartient aux citoyen.ne.s"
Pour ma part j'ai lu le Rapport Meadows en 1972 car j'étais fan de Reiser et de Pierre Fournier (Hara-Kiri, le premier Charlie Hebdo, La Gueule Ouverte). J'étais et je reste fermement opposé au nucléaire tant civil que militaire. Mais il faut savoir de quoi on parle et où sont les priorités.
Ayant accumulé depuis 50 ans de l'information sur les questions de l'énergie et des désastres sociaux et environnementaux causés par le capitalisme, j'ai épluché des m3 de bouquins et d'articles en français et en anglais. Tout converge vers une certitude : il n'y a PAS d'énergie *propre*, *verte*, ni *décarbonnée*. Si vous croyez que les énergies renouvlelables sont une solution, j'ai le regret de vous dire vous êtes extraordinairement naïfs.
Enfin pour ceux qui seraient exaspérés comme moi par le positionnement (a)politique de Jancovici ou Bihouix, je recommande aussi par exemple la lecture de José Ardillo (- Les Illusions renouvelables. Énergie et pouvoir : une histoire, L'Échappée, 2015; - La Liberté dans un monde fragile. Écologie et pensée libertaire, L'Échappée, 2018), ou encore le livre passionnant d'Alèssi Dell'Umbria (- Istmeño, le vent de la révolte, Livre + film DVD de 144 mn, coédition CMDE et éditions du bout de la ville, Toulouse, septembre 2018) sur la lutte des indigènes istmeños mexicains contre les compagnies éoliennes venues saccager leur territoire voisin du Chiappas.
posté le 08/10/2019 à 14h58
24/02/2024 - Aux Sources - Israël contre les Juifs
Lumineuse synthèse.
posté le 26/02/2024 à 04h52