commentaire(s) publié(s) par Maud Assila
9 commentaires postés
30/11/2024 - Dans Le Film - Le Dernier tango à Paris
Bonjour Fanny Hurel,
On ne peut pas dire qu'affirmer que l'émission et ses concepteurs/animateurs font l'apologie du viol relève de l'analyse de film. Or vous n'avez basé votre premier commentaire sur aucun élément concret. Une seule remarque, de JF Rauger, prêtait vaguement à confusion, lorsqu'il a demandé si on pouvait faire des films sans violer les acteurs, mais
1) il parlait évidemment de viol symbolique (violer l'intimité, la psyché des acteurs, ce que Brando aussi dit avoir subi pendant le tournage) et
2) Murielle Joudet a tiqué en entendant cette interrogation (qui était, je le répète, une interrogation et non une affirmation et encore moins un éloge).
Personne ne dit à aucun moment que ce que Bertolucci a fait à Schneider était louable. Et il est souligné que Schneider a non seulement souffert pendant le tournage, mais encore elle a subi à la sortie du film la misogynie crasse et le puritanisme de toute la société de l'époque.
Votre accusation était brutale, elle s'avère largement injustifiée. Quelle réponse attendiez-vous ?
Réjouissez-vous cependant, Judith Bernard et Murielle Joudet vous auront au moins répondu. Moi cela fait une demi-douzaine de fois que j'envoie un commentaire, franchement enthousiaste, ou pour corriger une erreur ou encore apporter un autre angle de lecture. Je le fais toujours de façon posée, bienveillante et etayée, et pourtant jamais je n'ai eu droit à la moindre réponse d'aucun des membres de Hors série.
Il faut croire qu'ici comme à peu près partout ailleurs, la polemique fait davantage réagir que le plaisir de penser ensemble, sans hiérarchie entre les rôles et les fonctions.
C'est dommage car il me semble qu'il y avait moyen d'avancer sur ces sujets compliqués, de réfléchir notamment aux métiers du cinéma. Pour ma part je pense que Bertolucci a exercé une domination sur ses acteurs (et plus particulièrement son actrice) précisément parce qu'il ne les pas suffisamment DIRIGÉS, parce qu'il ne les a pas considérés comme de véritables travailleurs à qui l'on doit des consignes claires et des conditions de travail satisfaisantes. Ça c'est un premier point. Mais surtout que le film, dans sa facture même, en tant qu'oeuvre d'art et non plus support politique, en pâtit. C'est ce que j'esquissais dans mon commentaire. Je continuerai donc à discuter avec moi-même et on en restera collectivement à la polémique.
Bien à vous toutes.
posté le 06/12/2024 à 06h29 ( modifié le 06/12/2024 à 07h15 )
30/11/2024 - Dans Le Film - Le Dernier tango à Paris
Merci pour cette émission très intéressante !
Le film a de très beaux moments (et le tout début est effectivement assez remarquable) mais aussi de gros ratés. Je crois que c'est dû au fait qu'on y voit beaucoup les acteurs faire les acteurs (cf la concierge de l'immeuble où l'appartement est à louer, la scène d'impro de Brando près du corps de sa femme, ou encore quand il est dans la salle de tango et montre ses fesses - on apprend qu'il faisait ça régulièrement sur le tournage du Parrain. Il reproduit alors devant la caméra ce qu'il avait l'habitude de faire... avec ses collègues) ; Léaud fait le réalisateur, le surjoue même, avec le débit artificiel qui le caractérise (cad qui caractérise l'acteur Léaud). Bertolucci voulait sans doute cette artificialité, elle est à lier à l'époque, bien sûr, et au refus de faire un mélodrame classique (ce dont parle JF Rauger à plusieurs reprises). Mais le réalisateur ne s'en est sans doute pas non plus totalement satisfait et a cherché à capter des moments de vérité, ou de spontanéité. On sait à quel prix et avec quelles conséquences. Dans tous les cas il s'agissait ici, je crois, de lâcher les chevaux et de voir ce que les acteurs étaient capables de faire. C'est un peu ce que le film documente, c'est en tout cas ce que je vois quand je vois Le Dernier Tango : un film où le réalisateur laisse ses acteurs se montrer tels qu'ils sont dans l'espoir de voir émerger la vérité des personnages et où finalement les acteurs montrent surtout qu'ils sont – et, quand on y pense, très logiquement -, des acteurs. Si bien que j'ai l'impression que quelque chose, une forme de justesse, de précision (des sentiments, des attitudes des personnages, mais il faudrait dire du jeu des acteurs), n'advient jamais vraiment.
posté le 01/12/2024 à 11h58
27/07/2024 - Dans Le Film - Depardieu et les années 70
L'émission est absolument passionnante - j'aurais bien aimé qu'elle continue une heure de plus -, merci !
posté le 27/07/2024 à 19h08
25/05/2024 - Dans le Texte - Revenir à Deleuze ?
Emission passionnante, qui donne aussi envie de (re)lire Deleuze et Guattari. Le passage tout particulièrement sur la dualité paranoïa/schizophrénie est lumineux. Je croyais avoir un souvenir confus, un peu bordélique, de ces auteurs. Mais vous m'avez rappelé que l'objet d'analyse de Deleuze est précisément le grand bazar. Le grand bazar que fabriquent nos propres désirs, avec leurs tensions internes et leur façon de se cogner à l'ordre social. Et l'exposé, ici, de ce bazar s'est avéré très clair ! Merci.
Sur le schizophrène en tant que "concentré" de notre propre machine désirante, je peux conseiller en complément la lecture du journal de Louis Wolfson, "Le schizo et les langues". C'est Deleuze qui, en en parlant notamment dans "Critique et Clinique", a contribué à faire connaître cet homme en France, ainsi que son texte et sa langue absolument fascinants.
posté le 25/05/2024 à 20h10 ( modifié le 25/05/2024 à 20h12 )
03/02/2024 - Dans le Texte - La littérature armée
Comme Bernard Bretonneau j'ai pensé Quelle respiration ! en regardant cette émission. Seul désaccord : je ne suis pas convaincue de la nécessité pour l'auteur.e d'expliquer ce que produit son geste poétique (la question est posée à la minute 27).
Ce qui frappe chez Sandra Lucbert, c'est sa capacité à créer des jeux de mots, des concepts et des mots-valises littéralement "chargés" de sens. C'est toujours fort.
Un grand merci pour cette interview, elle fait un écho intéressant avec une précédente, avec Cécile Canut (Provincialiser la langue).
posté le 04/02/2024 à 15h49
01/10/2022 - Aux Sources - Voyage au pays des boxeurs
Absolument passionnant.
Sacrée description par Loïc Wacquant de ce que signifie s'imposer ainsi une discipline quotidienne, s'entraîner et aller sur le ring.
Ça fait vraiment plaisir d'entendre des intellectuels parler de sport et de corps. Merci.
posté le 01/10/2022 à 15h41
16/04/2022 - Dans le Texte - Comment s'occuper un dimanche d'élection
Bonjour,
Merci pour cette émission, j'ai beaucoup aimé l'approche de Louisa Yousfi, sa ténacité et sa franchise, même si je partage les choix de François Begaudeau.
Je voulais aussi remercier Richard Zemour qui, grâce à son commentaire, m'a fait découvrir un très beau vers de René Char. Je tenais à lui signaler que je suis partie de ce vers dans la dernière note de mon blog Sarga pour prolonger la réflexion.
posté le 18/04/2022 à 06h28 ( modifié le 18/04/2022 à 08h00 )
03/04/2021 - Aux Sources - Confinés à tout jamais
Bonjour Manuel Cervera-Marzal,
Attention, vous avez écrit dans votre présentation "un séjour sur Marx" - et si on se moque d'aller sur Mars, on veut bien un séjour avec Marx ;-)
Bien à vous
posté le 03/04/2021 à 11h35 ( modifié le 03/04/2021 à 11h47 )
30/11/2024 - Dans Le Film - Le Dernier tango à Paris
*apologie de la CULTURE du viol.
Je corrige mon propos car il faut être honnête et précis sur ces questions. C'est bien la représentation qui pose question ici pour l'ensemble des intervenants.
posté le 07/12/2024 à 07h29 ( modifié le 07/12/2024 à 07h55 )