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commentaire(s) publié(s) par pascal néel

6 commentaires postés

23/06/2018 - Aux Sources - Uber, auto-entrepreneurs et nouveaux prolétaires

Vidéo excellente, sur un sujet très vaste. Je comprend que tous les aspects ne pouvaient être abordés. Cependant, j'aurais aimé faire le lien avec l'ouvrage de CLAUDE DIDRY, "L’institution du travail. Droit et salariat dans l’histoire", Paris, La Dispute, 2016. Ma question aurait été "ne peut-on interpréter l'apparition des travailleurs "indépendants" -- sur les plate-formes type Uber -- comme un simple retour à l'institution du "louage d'ouvrage" antérieure à l'instauration, en France du code du travail en 1910?". Du coup, une autre question apparaît: celle de l'évolution du concept d'"ouvrier". Le terme renvoyant à "ouvrage", et donc à l'institution du "louage d'ouvrage" on peut se demander s'il n'y a pas eu un glissement sémantique qui ferait que les "ouvriers" dont parle Marx ont finalement peu de points communs avec les "ouvriers" tels qu'on les considère aujourd'hui.

posté le 27/06/2022 à 05h54

09/04/2022 - En avant Marx - 1848. L'épreuve de la révolution

Un grand merci pour ce brillant exposé de la vision du communisme par Marx, comme mouvement de l'Histoire découlant de l'avènement du Capitalisme. Un point de détail que je recadre ici; il me semble que le 5 Août 1789 à Versailles ne débouche pas sur l'abolition des privilèges. Seuls ceux qui étaient honorifiques (et vexatoires pour peu d'intérêt concret) l'ont été; les redevances liées à la terre, elles, particulièrement lucratives, étaient simplement "rachetable au denier 30" c'est à dire à condition de verser d'un coup la valeur de 30 ans de redevance! Il faut attendre l'avènement de la République pour voir effectivement abolis les privilèges.L'idée d'une alliance entre la bourgeoisie française de l'époque et la paysannerie serait à nuancer fortement.
Par ailleurs j'aimerais développer une hypothèse; il me semble que la colonisation de l'Amérique aux XVII et XVIIIème siècles a joué un rôle essentiel dans l'établissement de bourgeoisies anglaises et françaises puissantes; leurs domaines coloniaux respectifs leur constituaient des "prés carrés", des bases arrières où, de fait, elles ont pu exercer un pouvoir politique relativement indépendant, et construire un premier capitalisme (cf le commerce triangulaire) à l'écart du système féodal. Il me semble que dans les pays où des bourgeoisies puissantes ont pu se constituer sans avoir eu cette chance préalable (Prusse, Autriche, Russie) elles se sont avérées incapables de s'affirmer seules comme classes hégémoniques contre, à la fois, les nobles et les classes populaires. Dans cette optique, les cas intermédiaires de pays comme l'Espagne, l'Italie, le Portugal seraient intéressants à envisager, non? Mais là, pour moi, ça se complique...

posté le 07/06/2022 à 04h52

17/07/2021 - Aux Sources - Reprendre le pouvoir ?

évoquer les derniers discours progressistes de Biden
s'est bien. Reconnaître, en la matière, l'antériorité des propos, ET DES ACTIONS du président Trump, ce serait mieux.
Ne pas évoquer les difficultés actuelles de Biden, qui pourrait expliquer ces récents propos (comme purement opportunistes)
c'est vraiment dommage !

posté le 22/07/2021 à 17h05

17/07/2021 - Aux Sources - Reprendre le pouvoir ?

François Boulo!

Quel bonheur de vous entendre! Quel splendide travail vous faites!
Permettez-moi cependant, à mon tour, de vous "faire gagner du temps".

Je sais, cette entrée en matière sent fort la pente savonneuse. Elle peut passer pour pédante, tendancieuse, prétentieuse...
Où alors, c'est peut-être pire, critique, pernicieuse, accusatrice...

J'espère bien que, m'ayant lu, vous ne me classerez dans aucune de ces deux catégories. Je voudrais juste, très immodestement, vous transmettre
une recette. Ma recette pour trancher le "nœud gordien" que représente la croissance (tant qu'elle est vue à la fois comme préalable vital et comme dérive toxique).
J'espère secrètement que vous la ferez votre, bien sûr.

Votre parcours intellectuel -- sur les questions économiques -- me parle beaucoup. Il me renvoie, sans fausse modestie, au mien-même... avec trente ans de retard (eu égard à mon âge). En la matière je suis, comme vous, largement autodidacte, comme vous, j'ai commencé par penser, et voter à droite (moi, c'était pour Giscard en 81!) et si le "catalyseur" de votre éveil a été le quinquennat de Sarkozy, le mien relève essentiellement du premier septennat de Mitterrand... ça donne une certaine avance, vous en conviendrez.

En fait, ma recette n'est pas la mienne. Elle m'a été soufflée par Bernard Friot. Pour lui, comme vous le savez, l'écueil, c'est la propriété lucrative. La solution qu'il prône, le public l'a résumée et rebaptisée sous l'appellation de "salaire à vie". Je ne vous apprend rien.

Là où il répond au dilemme de la croissance, c'est quand il développe son raisonnement. En passant d'une "monnaie-dette" à une "monnaie-salaire", on refonde complètement le calcul de la croissance. Dès lors, pour caricaturer, toute activité humaine "matériellement utile" serait prise en compte. La croissance est alors directement induite par la croissance démographique de la population en capacité de produire du "travail concret"...

L'erreur commune, c'est de réduire la "croissance économique" ( phénomène >>) à la seule "croissance des revenus de l'investissement capitaliste" ( phénomène confiscatoire, découlant de la rémunération de la propriété lucrative, et développant des retombées toxiques).

Dès que je suis sorti de cette impasse, tout s'est éclairé pour moi ! La "croissance" n'était plus un problème, et prôner la "décroissance" m'apparaissait un écueil thanatique. Estimez-moi heureux, si j'ai pu nourrir un peu votre réflexion.


posté le 22/07/2021 à 16h00

16/09/2017 - Dans le Texte - Vaincre Macron

Je suis un inconditionnel convaincu des analyses et prospectives de Bernard Friot... C'est un enrichissement d'entendre ses rappels historiques. Mais il déplore lui-même de ne pas arriver à toucher suffisemment les minorités visibles. Je vis en Guadeloupe, cette situation me donne un regard particulier et je pense que la stratégie qui consiste à présenter le Capitalisme comme un progrès par rapport à la féodalité est inaudible pour les descendants de peuples colonisés. Ici (aux Antilles) le passé c'est le commerce triangulaire, que moi j'envisage comme un premier triomphe du capitalisme antérieur à celui décrit par Marx... il en possède toutes les caractéristiques (rôles de la propriété lucrative, du crédit...) et chez lui le marché du travail se réalise dans le cours du bossale descendant du navire de traite... Le Capitalisme n'a jamais cherché qu'à soumettre les travailleurs, y compris à travers l'esclavage... Suggérer qu'il ait pu libérer les peuples du joug féodal est à mon humble avis une erreur de présentation.

posté le 01/01/2021 à 21h17

16/09/2017 - Dans le Texte - Vaincre Macron

génial!
En plus du plaisir à vous écouter, une bonne surprise m'a cueilli: à l'époque, j'avais découvert l'article de Danielle Linhart dont la conclusion m'avait consterné au point de lui écrire au Diplo... Heureux de voir maintenant que je n'étais pas le seul à être étonné. Pour la petite histoire, Danielle Linhart m'avait appelé au téléphone pour convenir que, de fait, on pouvait considérer que le statut de fonctionnaire constituait bien un prémice de ce qu'elle appelait fort justement de ses voeux.
Merci j'en redemande!

posté le 01/01/2021 à 20h43