commentaire(s) publié(s) par Gérard Lebrun
13 commentaires postés
02/11/2024 - Dans le Texte - Sensationnalisme et bavardage médiatique
il a fallu attendre la toute fin de l'entretien pour entendre la référence à Richard Hoggart et la difficulté de la gauche de rupture à se saisir des attentes des classes populaires. Je n'ai rien entendu sur le courant des cultural studies ni sur Stuart Hall. J'ai souvenir d'une exposition "Africa Remix" en 2005 qui traitait de la réappropriation de la culture occidentale du "centre" par les marges. Il est vrai que l'on avait affaire à un historien spécialiste du 19eme en France. Il a tout au long de son entretien tenu à ne pas poser son commentaire sur les phénomènes sociaux et culturels actuels. Une posture un peu agaçante qui était renforcée par sa gestuelle de mains dans les cheveux dans ses moments d’embarras.
Pour ce qui est de la gauche de rupture, le procès en élitisme me semble exagéré. On reproche facilement dans les sphères "éduquées" de la "gauche de gouvernement", les choix électoralistes de LFI forcément populistes. La stratégie de Ruffin a fait long feu dans le résultats des urnes. La stratégie de Mélenchon beaucoup plus centrée sur les classes populaires a apporté des électeurs actifs des classes populaires auquel les socialistes en particulier ne savent plus parler. Pour dire que ce discours asséné sur le populisme est un racisme des classes dominantes qui sert surtout à disqualifier l'autre.
Mr Verilhac le dit très bien pour finir, la majorité de ses étudiants sont culturellement bien trop loin du sujet pour comprendre de quoi on parle.
posté le 03/11/2024 à 08h34
05/10/2024 - Dans le Texte - Repenser le féminisme avec Marx
Je viens de lire les commentaires précédents qui se focalisent sur la question de TDS dont il n'était pas question initialement dans cet entretien. Pour moi, le sujet initial qui a largement dérapé, c'était le féminisme des années 70, les thèses de Judith Butler et en quoi les féministes d'aujourd'hui n'arrivaient pas à obtenir des avancées significatives tel que les femmes russes des années 20 en avaient obtenues ?
La dernière prise de parole (à la toute fin de l'entretien) de Saliha Boussedra sur l'absence des femmes d'origine populaire dans les instances et associations féministes aujourd'hui, montre bien qu'elle n'a pas pu dans cet entretien, exposer le sujet de son livre. Ses bras croisés à plusieurs moments, montrent aussi visuellement qu'elle s'est fait enfermer, détourner de son exposé de son livre. Elle aurait du reprendre le leadership, mais ce n'est pas dans son éthique pratique. Dommage pour nous, de n'avoir pas pu prendre la mesure de ce qu'elle avait à nous dire. Pourtant ... l'animosité latente et parfois explicite entre les féministes des années 70 que je connais et celles d'aujourd'hui que j'apprécie, est une vraie question que je ne m'explique pas. Je vais essayer d'y voir plus clair en lisant son ouvrage "Féministe avec Marx"
Concernant Mme Galatée de Larminat, je pense qu'elle a une grande responsabilité dans la dérive de cet entretien.
Si elle devait continuer à faire des émissions, je pense, (forcément, l'art est difficile), qu'elle a encore de larges marges de progression dans son activité comme on dit dans les sphères managériales. Bon courage !
posté le 07/10/2024 à 00h15
28/09/2024 - Aux Sources - François Mitterrand, héros de la gauche coloniale
IL a été évoqué ici ou là, à demi-mots la responsabilité des services spéciaux français, ou plutôt le laisser agir des meurtriers de Thomas Sankara. Mitterrand ne portera jamais formellement la responsabilité de ce meurtre. Sa position à ce moment-là lui évitait de se salir les mains ouvertement.
Hollande, lui a revendiqué officiellement comme président, le meurtre de militants salafistes par l'armée française (de quel droit français pouvait-il se réclamer ?).
Pour faire le lien d'actualité, Bolloré se dégage de l'Afrique sub-saharienne, c'est un signe que la force économique française en Afrique n'a plus le soutien efficace du "bâton" de l'armée française. La clôture du pré-carré est assez gravement endommagée, pour que les "rats quittent le navire". On peut penser ce que l'on veut sur la politique de la France en Afrique depuis 15 ans, mais Bolloré, lui ne s'y trompe pas : c'est mort !
Regardez dernièrement les déclarations de Macron sur le Sahara occidental et le Maroc/US/Israël. C'est clairement un aveu explicite de la fin de la Françafrique et du Franc CFA. Bravo l'artiste ! On en avait rêvé, il l'a fait, mais pourquoi faire ?
C'est pour cela que cet ouvrage de Thomas Deltombe est très utile et tombe à pic pour éclairer sur le temps long les événements auxquels nous sommes en train d'assister. Une page se tourne définitivement et c'est, je le souhaite, une bonne nouvelle pour une humanité plus éclairée. Au-moins, "on" aura les mains moins sales ...
posté le 29/09/2024 à 13h59
21/09/2024 - Dans le Texte - La haine des fonctionnaires
Le propos est très socio-terrain : pourquoi pas, mais un truc moins facile à décortiquer (et à présenter) aurait été de faire une analyse des politiques publiques mises en œuvre (la structure, la superstructure). J'ai des souvenirs de mes études en droit des finances publiques dans la fin les années 70 et ce que j'ai vu se détricoter au fil des 40 dernières années pour se rapprocher du modèle de la comptabilité privée des entreprises. Il y avait des règles qui nous semblaient intangibles et pourtant, "ils" se sont assis dessus avec la décontraction qui aurait du les conduire en cour de discipline budgétaire. et bien non !
Autre exemple : La création des "agences" (concept qui nous vient des US) pour découpler les missions de la fonction publique en délégant à ces structures para-publiques pour qu'elles s’affranchissent des règles générales. On a un bel exemple avec la création de l'agence Santé-Publique-France juste avant le Covid et la manière dont on lui a confié des missions pour découpler les responsabilités politiques et les financements des achats de masques, de vaccins, et autres prestations sans contrôle en situation de crise.
Je veux bien que l'on prenne le cas du motard en colère (c'est la définition du motard), mais ce n'est pas en inventant des conférences publiques citoyennes que l'on va faire reculer les politiques néo-libérales. souvenez-vous de la Commission nationale du débat public (CNDP) et du sort qui a été réservé à Chantal Jouanno au moment des gilets jaunes. Macron la torpillé (avec une vulgarité !) sans que personne ne s'y oppose vraiment. Et vous voudriez remettre le couvert sur le sujet des fonctionnaires et de la fonction publique ?
Le soulèvement de la terre et leur livre "premières secousses" donne quelques exemples concrets intéressants et politiquement un peu plus construits. Si vous regardez sur le territoire, localement, qui est le plus gros employeur ? l’hôpital local, la maison de retraite, ... et les salariés en poste tremblent de voir ces structures partir vers la grande ville et/ou vers le privé et de ce fait, ils sont tétanisés !
posté le 22/09/2024 à 23h27
07/09/2024 - Aux Sources - La parole aux négresses
à corriger la faute vivent /"vives"
posté le 07/09/2024 à 23h53
07/09/2024 - Aux Sources - La parole aux négresses
La notion d'intersectionnalité liée en premier lieu à un contexte local situé ne m'était pas connue avant cet entretien.
C'est assez extraordinaire donc, d'entendre des intellectuels et politiques " dits de gauche " se jeter sur ce terme en flattant l'anti-américanisme de sa supposée origine et importation et en invoquant la "tradition" de Laïcité républicaine de France pour refuser d'en débattre. Je suis un peu naïf, mais c'est fou le nombre de mots, d'expressions que l'"on" peut détourner de leurs sens pour conforter les certitudes de la bourgeoisie. J'ai quand même l'impression que les crispations sont de plus en plus vives en France ces derniers temps. Est-ce un signe précurseur positif ? si c'était vrai ...
posté le 07/09/2024 à 23h50 ( modifié le 09/09/2024 à 14h13 )
11/10/2014 - En accès libre - Les transclasses
10 ans après cette émission, elle n'a pas pris une ride. merci !
posté le 31/08/2024 à 18h24
27/07/2024 - Dans Le Film - Depardieu et les années 70
Les artistes et leurs réalisations artistiques : L'émission commence par évoquer Céline ! Aujourd'hui encore, on convoque le génie de Céline et de GD pour faire suite (?). En politique, aussi on réécrit l'histoire de Pétain, on n'arrive pas encore à réécrire complètement Hitler, mais on va y arriver un jour (avec la fenêtre d'Overton, forcément).
Je n'ai pas vu tous les films dont l'émission est émaillée, mais finalement, si je ne les ai pas vus, c'est peut être que à cette époque-là, mon attirance pour ce personnage comme pour celui de Gabin, était déjà largement émoussée. GD finalement depuis ses débuts joue GD et rien d'autre et "l'industrie du cinéma français" (comme on dit des autorités internationales pour parler de l'Occident) s'en est bien accommodée. C'est un renversement coutumier du cinéma français. C'est dit dans l'émission, certes d'une manière plus positive.
Le summum de la perversion, c'est sa défense contre toutes évidences par le Président. Le bloc bourgeois frissonne toujours bien avec sa créature.
Toutefois, cette émission était effectivement la bienvenue après avoir laissé passer le buzz. Merci.
posté le 28/07/2024 à 00h19
06/04/2024 - Dans le Texte - Paradoxes de récits de transclasses
Le cas des transfuges de classe, c’est une manière de nier (minimiser par l'exception) le blocage global de l’ascenseur social.
C’est aussi un discours qui sert aux classes supérieures à ne pas culpabiliser sur leur féroce envie de reproduction d’élites endogames.
Les classes de niveaux à l’école alsacienne, on en rêve !
Un "transfuge en upper-class", peut aussi arriver à la conclusion que la classe supérieure à laquelle il a accédé (ou qu'il s'imagine avoir accédé dans le regard de l'autre), est un vaste espace d’hypocrisie et de codes sociaux assez frustres et factices qui ne justifient pas de rester dans cet environnement (il faut du temps pour l’assimiler, forcément). Il y a mieux à faire en retournant ou en affirmant/revendiquant ses origines comme une fracture avec ces classes dites supérieures dont les affirmations sont excluantes pour ne pas dire plus. Le transfuge de classe dispose lui des éléments de comparaison qui peuvent lui permettre de décoder les faux semblants surplombants assez futiles. Dans cette émission, dominent les cas individuels qui ont "réussi" à se maintenir et surtout en littérature.
Le symbole de l’échelle sociale est bien un outils (de com) des classes supérieures pour identifier les critères et identifications des classes plus basses sans faire usage « des hautes valeurs morales » dont ils voudraient bien se réclamer du fait de leur statut autoproclamé.
Dans l'ensemble de l'émission, je reste sur ma faim.
Pourquoi suis-je resté finalement un homme de lettres (postales) ? Humour à deux balles ?
posté le 06/04/2024 à 23h15
09/03/2024 - Aux Sources - Des Noirs qui passent pour Blancs, et inversement
"nous devons affrontés" hum, c'est mieux de se relire "devons affronter"
posté le 09/03/2024 à 18h13
09/03/2024 - Aux Sources - Des Noirs qui passent pour Blancs, et inversement
A la toute fin de l'entretien, enfin, Mr Trepied aborde le décret Crémieux et la conversion juridique des juifs d'Algérie en citoyens français, donc que l'on dirait aujourd'hui "blanc". La situation des personnes se disant ou se considérant juifs en France, plus largement en Europe, plus largement en Occident et à l'extrémité de l'occident en Israël est un problème d'actualité que dépasse largement la question raciale, qui est celle de la blanchité que l'on attribue à une population pour en exclure une autre. Ce débat est masqué par les effets de la mauvaise conscience occidentale due à la Shoah, certes. La blanchité n'est plus seulement une situation individuelle telle que traitée dans cette émission, mais une revendication communautaire qui se considère la partie avancée de l'occident en terre "barbare".
Je comprends bien que le champ que j'évoque dépasse le cadre de cet entretien. Il n'en ait que le seuil du débat de société que nous devons affrontés en ce moment : Au nom de quelles valeurs, la démocratie occidentale (blanche) peut-elle revendiquer une supériorité universelle collective et individuelle ?
posté le 09/03/2024 à 18h09
15/04/2023 - Dans le Texte - Écrire sur Sabra et Chatila
oui, si l'on peut résumer (hum ...) il existe 2 genres de juif : ceux qui pensent "plus jamais ça" et ceux qui pensent "plus jamais ça pour les juifs". L'histoire de l’État d'Israël est LA performance occidentale d'expiation. On en sortira pas avant 2000 ans.
posté le 17/04/2023 à 00h07
23/11/2024 - Dans le Texte - "Plus jamais ça"
Pour résumer :
"Des colons juifs ont volé ma maison.
Ce n'est pas de ma faute s'ils sont juifs."
Mohammed EL Kurd,
Idem, s'ils avaient été des Tatars.
Mais vu d'ici, on ne veut pas comprendre.
Houria Bouteldja emportée par son élan, se définit comme criminel, parce que vivant ici en Occident. Elle pourrait peut-être faire sienne la notion de responsabilité pour autrui. Emmanuel Levinas citait souvent une phrase extraite des Frères Karamazov de Dostoïevski : Nous sommes tous coupables de tout et de tous devant tous, et moi plus que tous les autres.
C'est tout aussi impraticable dans la vie de tous les jours, mais cela met l'obligation humaniste au bon niveau.
posté le 23/11/2024 à 22h41