commentaire(s) publié(s) par J-net
9 commentaires postés
20/12/2014 - Aux Ressources - Travail sexuel et féminisme
Très intéressant entretien, notamment -de mon point de vue- sur deux points (j'étais déjà familière avec le dérangeant mais éclairant parallèle sexe-gratuit-conjugal/sexe-tarifé). D'une part l'histoire de cette branche du féminisme (américain d'abord, si j'ai bien suivi) militant pour la reconnaissance sociale et financière des travaux domestiques-ménagers. D'autre part sur les figures de l'émancipation: émancipation-sauvetage qui se rapproche d'une forme d'assistance ("on va vous tirer de là") et émancipation-autonomisation ("vous vous sauverez vous-même grâce au cadre et aux outils qui seront à votre disposition"). L'intérêt étant que cette distinction s'applique très bien au sujet traité ici, au féminisme en général et, beaucoup plus largement, à toutes les problématiques d'aliénation, oppression... Encore du grain à penser, merci !
posté le 20/01/2015 à 18h12
25/10/2014 - En accès libre - Les Etats désunis
Merci pour cette émission (merci pour toutes les émissions, sur tout le site, devrais-je dire) !
Situation inédite depuis que je regarde les émissions d'HS, je suis à peu près en désaccord avec tout ce que dit votre invitée. Ce qui n'empêche que ce soit très intéressant.
La démocratie se joue forcément au niveau de (l'Etat-) nation, dit celle qui ne vote plus aux municipales... J'avale mon thé de travers.
La culture, la culture commune, la langue, qui "font nation", la nation qui ne se décrète pas... Je m'étrangle. Les exemples belge et suisse ont été donnés ci-dessous, tout comme le rappel historique que la nation française unifiée l'a été par des décisions politiques (y compris concernant la langue). En fait, Coralie Delaume m'a donné l'impression de se référer à une définition et une conception complètement franco-centrée de la nation (et de l'Etat et de la démocratie, au passage). Pour ce qu'elle en a dit ici, sa vision des Etats fédéraux (aussi divers qu'il en existe, pratiquement), des organisations supranationales me semble tellement restreinte ! cf. quand elle dit qu'il est impossible de créer un ensemble politique nouveau (européen, donc). Comment induire du fait que c'est plutôt un échec -sur une soixantaine d'années- la conclusion que c'est forcément/toujours voué à l'échec ?
Ce qui m'amène au troisième point qui me chiffonne: on traverse l'entretien sans pratiquement parler d'institutions, de fonctionnement institutionnel, de pouvoirs et contre-pouvoirs (sauf au sujet du vote du budget européen)... Je reverse une larmichette de rhum dans mon thé pour tenir.
La Russie, donc (quelle Russie ? Quelle nation russe ? Quelle entité homogène "russe" ? je me le demande) serait amenée à se "sentir" asiatique à cause de l'attractivité économique de l'Asie... Je descends mon bol cul sec.
Donc, l'Europe passant par une construction économique et non politique, ça ne marche pas -explique, si j'ai bien suivi, Coralie Delaume- ça fait qu'on ne se "sent" pas européen (ce qui pourrait être contesté, mais bref). Par contre l'attractivité éco de la Chine/de l'Asie du sud pourrait faire que les russes se "sentent" asiatiques ??
Enfin, j'ai eu du mal à saisir ce qu'elle disait de la Justice européenne: c'est ennuyeux que le droit supranational s'applique dans les Etats membres ? Mais quelle partie de ce droit ? Celui sur la libre circulation des personnes ? Celui sur les OGM ? Celui sur les droits de la défense (sur la dépendance du Parquet ?) ? Sur le droit des personnes homosexuelles, mariées ou non, à adopter au même titre que les hétéros ? Et je pourrais multiplier les exemples dans les deux sens pendant un moment. Qui a dit Sivens ? Donc, je ne vois pas, par principe, pourquoi le droit national serait toujours "supérieur" au droit européen (d'autant que les transferts de souveraineté commencent à dater un peu).
Du coup, ça ne m'étonne pas que l'auteure ait du mal à se situer sur l'échiquier politique/idéologique. Gaulliste de gauche ? Natacha-Polonyske sociale ? Chevènementiste comme au bon vieux temps, donc ?
Bref, je suis pas d'accord, pas d'accord et pas d'accord, mais cette émission m'a remué les neurones. D'où mes sincères remerciements !
posté le 27/11/2014 à 18h01
22/11/2014 - Aux Sources - Les Nouveaux rouges-bruns
Passionnante émission, qui, de mon point de vue tout à fait personnel (pour cette fois) formule des choses que je pensais sans arriver à les exprimer. Evidemment, je ne suis pas d'accord avec tout. Evidemment, il y a des moments où J-M Amselle semble avancer des propos charpentés et bien articulés et d'autres où cela flotte, voire où il ne fait que partager son impression. Mais je trouve qu'il fait la part des choses, prend la peine de dire toujours où il se situe et pourquoi, le débat est ouvert contrairement à ce que pourrait laisser croire certains commentaires ci-dessous.
Je prendrai un seul exemple: ce qu'il dit sur Ce soir ou jamais. Je ne suis pas d'accord avec lui sur le fait que cette émission est "scandaleuse" en soi, je trouve que le niveau intellectuel y est en moyenne nettement supérieur à la moyenne. Mais oui, c'est une émission où, comme dans les médias en général, les éditorialistes éditorialisent (les profs professent, les agot-prop agitent-propisent etc.), une émission qui a ses tauliers, qui changent un peu d'une année l'autre, mais qu'on retrouve 500 fois, jusqu'à me faire zapper rien qu'à voir leur tête. Et Taddéi, aussi amusant et bon animateur soit-il, a un côté "pas clair", comme dit Amselle. Je le vois comme un liberal, au sens américain mais pas que, un anar comme on n'en fait plus beaucoup. Il fait semblant de ne pas avoir d'avis, mais il en a un -ce que je ne lui reprocherai jamais, je lui reproche de faire semblant- qui se devine dans la façon dont il porte ou non la contradiction. Son objectif n'est pas de faire advenir les meilleurs débats, les oppositions les plus éclairantes (sinon constructives), son objectif est de donner la parole à des personnes qui ne l'ont pas/pas beaucoup dans les médias mainstream, dans le but quasi-avoué de faire une "bonne" émission: bonne dans l'audience, ou bonne dans le buzz, ou bonne dans les reprises. Et atteindre ce but, c'est recevoir des gens-alibis qui ne pourront pas exprimer leurs idées parce que pas armés pour un débat plateau télé, des gens qui défendront brillamment des idées dégueulasses, des débats sans queue ni tête qui tuent le sujet, des gogos contestables*. Parfois, par hasard ou par surcroit, l'émission est absolument géniale, au sens éclairante.
Mais je trouve qu'en regardant les entretiens de Hors Série, celui-ci compris, on mesure le fossé qualitatif qui les sépare d'une émission comme celle de Taddéi (je précise que je l'ai pas mal regardée, souvent avec intérêt, mais avec les limites susmentionnées).
* On rabâche sur Nabe ou Dieudonné, mais on peut se demander si la tribune offerte à un proxénète était bien judicieuse... En rappelant qu'en France, se prostituer n'est pas un délit, le proxénétisme si (à juste raison, je pense). Je ne dis pas qu'il ne fallait pas l'inviter du tout, je dis, comme pour d'autres: est-il pertinent de lui donner une tribune de cette surface, avait-il à dire des choses si inédites et percutantes ? Ou était-ce juste le frisson de tendre le micro à un personnage sulfureux (hum) pour faire le buzz ?
posté le 24/11/2014 à 10h21
08/11/2014 - En accès libre - Le principe démocratie
Formidable émission, qui donne formidablement envie de lire le livre !
N'hésitez pas à faire un max de pub quand vous ferez une happy hour sur cette émission en particulier (ou sur celle sur les déclassés, car ces deux émissions sont les deux qui ont le plus fait vaciller mes cadres de pensée).
Une petite incise à propos de la 6e République. Je trouve très intéressant le parcours de cette idée, qui a au départ été popularisée (il ne l'a pas inventée, non plus) par Montebourg, avec l'association C6R. Idée que le parti socialiste a soigneusement marginalisée -on ne se demande pas pourquoi- et qui aujourd'hui reparaît sous une forme assez différente (dimension anticapitaliste) et en même temps avec une inspiration commune avec la première version (critique de la centralisation et de la personnalisation du pouvoir)... Je vais suivre avec grand intérêt le destin de cette idée, les personnes qui vont s'en ressaisir et la façon dont sera tranchée la controverse élection/tirage au sort...
J'ai failli oublier: Albert Ogien est, pour moi, l'illustration même que l'on peut exprimer une pensée non seulement complexe mais nuancée, sans pour autant manquer d'engagement. Je trouve que c'est une qualité finalement assez rare (mais pour faire cela il faut avoir le temps s'exprimer !).
posté le 10/11/2014 à 15h24 ( modifié le 10/11/2014 à 15h26 )
11/10/2014 - En accès libre - Les transclasses
@Judith Ma remarque était déjà périmée, en fait, la question de la mixité des invité-e-s est en voie d'obsolescence (programmée) !
posté le 20/10/2014 à 17h02
11/10/2014 - En accès libre - Les transclasses
Passionnant entretien, plein de rebondissements et de vacillements. J'ai l'impression que cette approche permet de nommer tout un tas de situations/de personnes que nous connaissons mais qui étaient restées non-dites (ou mal dites). Les non-dits sociaux sont légion, seraient-ils particulièrement épais dans le cas des êtres/unions/parcours transclasses ? Il faut que je lise ce livre pour en savoir plus.
Un PS à propos de cette question de parité (je ne faisais pas partie de ceux qui réclamaient des invitéEs, mais j'étais favorable à ce qu'il y en est plus): la vraie question, ce n'est pas la parité -personne ici ne demande du 50/50, enfin, pas moi en tous cas- mais la mixité. Judith quand vous posez la question de front à Mme Jaquet, vous auriez du utiliser mixité (est-ce, quand on organise des conférences, des interviews, on doit se "forcer" à la mixité ?)... Ca n'est pas tout à fait le même chose.
posté le 20/10/2014 à 15h11
23/08/2014 - Aux Ressources - L'édition avec éditeur
Mais quel bonheur ! Sincères mercis pour cette émission. C'est le deuxième Aux ressources que je regarde et je suis étonnée moi-même de l'intérêt que j'y trouve. Bonne continuation.
posté le 23/09/2014 à 15h40
16/08/2014 - Dans le Texte - Médias contre médias
Merci pour cette émission. Contrairement à un commentaire ci-dessous je ne trouve pas que la "combativité" dialectique de l'invité soit nécessaire pour faire une bonne émission... Sous une apparence légèrement indolente, je trouve qu'il s'est dit beaucoup de choses et je suis loin d'avoir tout retenu !
Un bémol cependant sur la dernière partie de l'émission et l'hypothèse que les personnes/personalités qui émergent par un discours en rupture avec celui porté dans les médias mainstream finissent "récupérées" par le show business ou la politique. La généralisation sur la récupération me semble vraiment rapide et, pour le coup, pas nouvelle: des militants associatifs* et des syndicalistes qui font de la politique, c'est courant (cf. EELV notamment). Je pourrais souscrire à l'hypothèse s'il s'agissait de dire que faire de l'éclat médiatiquement ouvre sur des récupérations ou bifurcation multiples: les jeunes humoristes d'internet (Cyprien, Studio Bagel, Solange) sont "récupérés" par les vieux médias (Canal pour les uns, Radio France pour l' autre), les gens qui se font remarquer à la télévision sont plus suscetibles d'être sollicités par un éditeur pour raconter leur vie dans un livre, destiné à faire un max de fric ("récupération" capitaliste ?)...
Enfin, à titre personnel, en tant que militante socialiste, j'ai été profondément agacée de vos persiflages sur la candidature de Martin aux Européennes. D'une part, le parti socialiste, dans son entier, n'est pas "le gouvernement", nous ne sommes pas des gens si odieux, intéressés et infréquentables que vous voulez bien le laisser entendre. Ensuite, la CFDT et le PS ne sont pas éloignés politiquement. Que vous trouviez le choix de Martin étonnant compte tenu de son parcours contestataire, je le comprends parfaitement: moi aussi, j'ai été très surprise qu'il vienne dans mon parti plutôt qu'au PC, au Parti de gauche ou chez les Verts. Mais, de mon point de vue (partisan, je l'admets) vous avez donné dans les 5 dernière minutes le spectacle d'un petit entre-soi satisfait, comme on en voit sur les plateaux de télévision... Je le dis parce que cela me semble en décalage avec le niveau et la tenue du reste de l'émission et que, par ailleurs, je respecte vos engagements et vos prises de position.
* Isabelle Maurer n'était pas, d'après ce que j'ai lu, engagée politiquement avait mais "militait" au Mouvement national des chômeurs et précaires, et elle est entrée à Nouvelle Donne, jeune parti s'il en est).
posté le 22/09/2014 à 17h23
11/04/2015 - En accès libre - Avec le sourire
Très délectable entretien. Où je m'aperçois que, bien que j'ai vu plus de la moitié des films cités, je suis passée à moitié à côté (excepté 'Les Affranchis', mais c'était il y a longtemps !)... Du coup cela m'a donné envie de les revoir avec un oeil différent.
Vraiment passionnant !
posté le 20/04/2015 à 12h21